Tranche de vie (1ère partie) | |
Paroles et Musique: François Béranger 1969
Je suis né dans un p'tit village
Qu'à un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocage
C'est le village de St Martin
A peine j'ai cinq ans qu'on m'emmène
Avec ma mère et mes frangins
Mon père pense qu'y aura du turbin
Dans la ville où coule la Seine
{Refrain:}
J'en suis encore à m'demander
Après tant et tant d'années
A quoi ça sert de vivre et tout
A quoi ça sert en bref d'être né
La capitale c'est bien joli
Sûrement quand on la voit d'Passy
Mais de Nanterre ou de Charenton
C'est déjà beaucoup moins folichon
J'ai pas d'mal à imaginer
Par où c'que mon père est passé
Car j'ai connu quinze ans plus tard
Le même tracas le même bazar
{au Refrain}
Le matin faut aller piétiner
Devant les guichets de la main d'œuvre
L'après-midi solliciter le cœur
Des punaises des bonnes œuvres
Ma mère elle était toute paumée
Sans ses lapins et ses couvées
Et puis pour voir essayez donc
Sans fric de remplir cinq lardons
{au Refrain}
Pour parfaire mon éducation
Y a la communale en béton
Là on fait d'la pédagogie
Devant soixante mômes en furie
En plus d'l'alphabet du calcul
J'ai pris beaucoup coup pieds au cul
Et sans qu'on me l'ait demandé
J'appris l'arabe et le portugais
{au Refrain}
A quinze ans finie la belle vie
T'es plus un môme t'es plus un p'tit
J'me r'trouve les deux mains dans l'pétrole
A frotter des pièces de bagnoles
Neuf dix heures dans un atelier
Ça vous épanoui la jeunesse
Ça vous arrange même la santé
Pour le monde on a d'la tendresse
{au Refrain}
C'est pas fini...
Tranche de vie (2ème partie) | |
Paroles et Musique: François Béranger 1969
Quand on en a un peu la d'dans
On y reste pas bien longtemps
On s'arrange tout naturellement
Pour faire des trucs moins fatiguants
J'me faufile dans une méchante bande
Qui voyoute la nuit sur la lande
J'apprends des chansons de Bruant
En faisant des croches-pattes aux agents
{Refrain:}
J'en suis encore à m'demander
Après tant et tant d'années
A quoi ça sert de vivre et tout
A quoi ça sert en bref d'être né
Bien sûr la maison Poulagat
S'agrippe à mon premier faux-pas
Ça tombe bien mon pote t'as d'la veine
Faut du monde pour le F.L.N.
J'me farcis trois ans de casse-pipe
Aurès, Kabylie, Mitidja
Y a d'quoi prendre toute l'Afrique en grippe
Mais faut servir l'pays ou pas
{au Refrain}
Quand on m'relache je suis vidé
Je suis comme un p'tit sac en papier
Y a plus rien d'dans tout est cassé
J'ai même plus envie d'une mémé
Quand j'ai cru qu'j'allais m'réveiller
Les flics m'ont vachement tabassé
Faut dire qu' j'm'étais amusé
A leur balancer des pavés
{au Refrain}
Les flics pour c'qui est d'la monnaie
Ils la rendent avec intérêts
Le crâne le ventre et les roustons
Enfin quoi vive la nation
Le juge m'a filé trois ans d'caisse
Rapport à mes antécédents
Moi j'peux pas dire qu'je sois en liesse
Mais enfin qu'est-ce que c'est qu'trois ans
{au Refrain}
En tôle j'vais pouvoir m'épanouir
Dans une société structurée
J'ferai des chaussons et des balais
Et je pourrai me r'mettre à lire
J'suis né dans un p'tit village
Qu'à un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocage
C'est le village de St Martin
Ça fait d'excellents français"
Chanson de G. Van Parys et J. Boyer chantée par Maurice Chevalier, 1939.
"Le colonel était dans la finance,
Le commandant était dans l'industrie,
Le capitaine était dans l'assurance,
Et le lieutenant était dans l'épicerie.
Le juteux était huissier de la banque de France,
Le sergent était boulanger-patissier,
Le caporal était dans l'ignorance
Et le 2e classe était rentier.
Et tout ça, ça fait
D'excellents Français,
D'excellents soldats,
Qui marchent au pas.
Ils n'en avaient plus l'habitude
Mais c'est comme la bicyclette ça s'oublie pas.
Et tous ces gaillards,
Qui pour la plupart,
Ont des gosses qu'ont leur certificat d'étude,
Oui tous ces braves gens
Sont partis chiquement,
Pour faire tout comme jadis
C'que leurs pères ont fait pour leurs fils.
Le colonel avait de l'albumine,
Le commandant souffrait du gros colon,
Le capitaine avait bien mauvaise mine,
Et le lieutenant avait des ganglions.
Le juteux avait des coliques néphrétiques,
Le sergent avait le pilor atrophié,
Le caporal un cor isachronique
Et le 2e classe des cors aux pieds.
Et tout ça, ça fait
D'excellents Français,
D'excellents soldats,
Qui marchent au pas.
Oubliant dans cette aventure,
Qu'ils étaient douillets, fragiles et délicats.
Et tous ces gaillards,
Qui pour la plupart,
Prenaient des cachets, des gouttes et des mixtures,
Les v'là bien portants,
Tout comme à vingt ans.
D'où vient ce miracle là ?
Mais du pinard et du tabac !
Le colonel était de l'Action française,
Le commandant était un modéré,
Le capitaine était pour le diocèse,
Et le lieutenant boulottait du curé.
Le juteux était un fervent extrémiste,
Le sergent un socialiste convaincu,
Le caporal, inscrit sur toutes les listes,
Et le 2e classe au PMU !
Et tout ça, ça fait
D'excellents Français,
D'excellents soldats,
Qui marchent au pas.
En pensant que la République,
C'est encore le meilleur régime ici bas.
Et tous ces gaillards,
Qui pour la plupart,
N'étaient pas du même avis en politique,
Les v'là tous d'accord,
Quel que soit leur sort,
Ils désirent tous désormais,
Qu'on nous foute une bonne fois la paix !
Maréchal, nous voilà !
Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal!
Tous tes enfants qui t'aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu « Présent »
Refrain :
Maréchal nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà !
Tu nous as redonné l'espérance
La Patrie renaîtra !
Maréchal, Maréchal, nous voilà !
Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une seconde fois :
Refrain
Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir :
« Français levons la tête,
Regardons l'avenir ! »
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l'or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel :
Refrain
La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail !
N'écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Pétain, c'est la France,
La France, c'est Pétain !
Refrain
Y’A DES ZAZOUS
Jusqu'ici sur Terre
Un homme pouvait être
Blanc ou noir ou jaune
Ou rouge et puis c'est tout
Mais une autre race
Est en train d'apparaître
C'est les Zazous, C'est les Zazous...
[Un vocal qui monte jusqu'au amygdales
Avec un veston qui descend jusqu'au genoux]
Les cheveux coupés jusqu'a l'épine dorsale
Voila le Zazou, voila le Zazou
Y a des Zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
A votre tour un de ces jours
Vous serez tous Zazous comme nous
Car le Zazou c'est contagieux
Ça commence par un tremblement
Qui vous prend soudain brusquement
Et puis en plus des hurlements
Si vous rencontrez un jour sur votre passage
Un particulier coiffé d'un fromage mou
Tenant dans ses doigts un poisson dans une cage
C'est un Zazou, c'est un Zazou
Si votre épicier vous dit : " j'ai du gruyère
Mais malheureusement il ne reste que les trous "
Ne supposez pas qu'il fuit de la cafetière
Il est Zazou, il est Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Un de ces jours ça vous prendra
A son futur gendre avant-hier ma concierge
Disait : voyez vous, ma fille est un bijou.
Elle est encore mieux que si elle était vierge.
Elle est Zazou, Elle est Zazou
Et en prenant le train j'ai vu le chef de gare
Qui m'a dit : Mon cher, je suis plus cocu du tout
Je suis quelque chose de beaucoup plus rare.
Je suis Zazou, je suis Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Un de ces jours ça vous prendra
A la société devant payer sa dette
Devant la guillotine Gégène il dit j'm'en fout
Y a déjà longtemps que j'ai perdu la tête
Je suis Zazou, je suis Zazou
Avec une mondaine de la place Pigalle
Mon ami Léon a fait les 400 coups
Ça lui réussit car pour ses 25 balles
Il est Zazou, Il est Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Et à mon tour un de ces jours
On finira par m'amener
Dans un asile d'aliénés
Entre zazous, on s'y retrouvera
Car c'est fou ce qu'on rigolera
Quand sous les douches on chantera comme ça
Le chant des partisans
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite...
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...
L’AFFICHE ROUGE
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant
LA TONDUE
Georges Brassens
La belle qui couchait avec le roi de Prusse
Avec le roi de Prusse
A qui l'on a tondu le crâne rasibus
Le crâne rasibus
Son penchant prononcé pour les " ich liebe dich ",
Pour les " ich liebe dich "
Lui valut de porter quelques cheveux postich's
Quelques cheveux postich's
Les braves sans-culott's et les bonnets phrygiens
Et les bonnets phrygiens
Ont livre sa crinière à un tondeur de chiens
A un tondeur de chiens
J'aurais dû prendre un peu parti pour sa toison
Parti pour sa toison
J'aurais dû dire un mot pour sauver son chignon
Pour sauver son chignon
Mais je n'ai pas bougé du fond de ma torpeur
Du fond de ma torpeur
Les coupeurs de cheveux en quatre m'ont fait peur
En quatre m'ont fait peur
Quand, pire qu'une brosse, elle eut été tondue
Elle eut été tondue
J'ai dit : " C'est malheureux, ces accroch'-cœur perdus
Ces accroch'-cœur perdus "
Et, ramassant l'un d'eux qui traînait dans l'ornière
Qui traînait dans l'ornière
Je l'ai, comme une fleur, mis à ma boutonnière
Mis à ma boutonnière
En me voyant partir arborant mon toupet
Arborant mon toupet
Tous ces coupeurs de natt's m'ont pris pour un suspect
M'ont pris pour un suspect
Comme de la patrie je ne mérite guère
Je ne mérite guère
J'ai pas la Croix d'honneur, j'ai pas la croix de guerre
J'ai pas la croix de guerre
Et je n'en souffre pas avec trop de rigueur
Avec trop de rigueur
J'ai ma rosette à moi: c'est un accroche-cœur
C'est un accroche-cœur
Nuit et brouillard - Jean Ferrat
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres tremblants dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes n’étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu’une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour une heure obstinément
Combien de tours de roues d’arrêts et de départs
Qui n’en finissent pas de distiller l’espoir
Ils s’appelaient Jean Pierre Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnu
D’autres ne priaient pas mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n’arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d’oublier étonnés qu’à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n’ont plus cours
Qu’il vaut mieux ne chanter que des chansons d’amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire
Et qu’il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m’arrêter
L’ombre s’est faite humaine aujourd’hui c’est l’été
Je twisterais les mots s’il fallait les twister
Pourqu’un jour les enfants sachent qui vous étiez.
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent.
Le Déserteur – Vian Boris
(Paroles de Vian Boris et Musique de Harold Berg)
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Département 26 (François Béranger) - Trouvé sur le ent
DEPARTEMENT 26
Voilà c’que m’a raconté Pierre-Albert Espénel
Quarante trois ans aux fraise
Et pas toutes ses dents
Un beau soir de l’automne
Assis sur un banc
Devant sa maison de pierres
Dans un village désert
Les brebis font des agneaux
Les chèvres des chevreaux
Moi je voudrais bien aussi
Faire mon propre troupeau
Me voilà d’retour maintenant
D’retour après quinze ans
Mes deux valises en carton
Remplies de solitude
Pour celle que j’attends un jour
J’ai travaillé des jours
A reconstruire une maison
Avec tout c’qui faut dedans
Un chauffage, de l’eau chaude
Un frigo, une radio
J’y vais une fois de temps en temps
Je m’assied et j’attends
En même temps qu’je rebâtissais
J’ai écrit aux journaux
Au Chasseur pour être précis
Avec ma photo
Un jour une m’a répondu que ça l’intéressait
Elle est venue d’sa Bretagne
Jusque dans nos montagnes
C’est Frédéric l’épicier
Qui l’a monté d’la vallée
Dans sa camionnette rouillée
Le jour de sa tournée
Quand j’ai été la chercher
On s’est bien regardé
On n’a pas su quoi se dire
Elle aurait pas dû venir
J’lui ai montré la maison
Les parents l’horizon
Et puis on a essayé un peu de se causer
Je me souviens qu’elle m’a dit
Qu’on était bien gentils
Mais qu’elle ne savait par pourquoi
Elle ne resterait pas
Pour celle que j’attends un jour
J’ai réécrit aux journaux
En y joignant ma photo
Et tout ce qu’il leur faut
Un jour une me répondra
Et ça l’intéressera
Un jour une me répondra
Et même elle restera
Voilà c’que m’a raconté Pierre-Albert Espénel
Quarante trois ans aux fraises
Et pas toutes ses dents
Un beau soir de l’automne assis sur un banc
Devant sa maison de pierres
Dans un village désert.
Paroles de la Chanson : Anne ma soeur Anne - Chedid (Trouvées sur le net)
Anne, ma soeur Anne,
Si j' te disais c' que j' vois v'nir
Anne, ma soeur Anne,
J'arrive pas à y croire, c'est comme un cauchemar
Sale cafard
Anne, ma soeur Anne,
En écrivant ton journal du fond d' ton placard
Anne, ma soeur Anne
Tu pensais qu'on n'oublierait jamais, mais
Mauvaise mémoire
______
Elle ressort de sa tanière, la nazi-nostalgie
Croix gammée, bottes à clous, et toute la panoplie
Elle a pignon sur rue, des adeptes, un parti
La voilà revenue, l'historique hystérie
Refrain
Anne, ma soeur Anne
Si j' te disais c' que j'entends
Anne, ma soeur Anne
Les mêmes discours, les mêmes slogans
Les mêmes aboiements
Anne, ma soeur Anne
J'aurais tant voulu te dire, p'tite fille martyre
Anne, ma soeur Anne
Tu peux dormir tranquille, elle reviendra plus
La vermine
______
Mais beaucoup d'indifférence, de patience malvenue
Pour ces anciens damnés, beaucoup de déjà-vu
Beaucoup trop d'indulgence, trop de bonnes manières
Pour cette nazi-nostalgie qui ressort de sa tanière... comme hier
Refrain
Anne, ma soeur Anne
Si j' te disais c' que j' vois v'nir
Anne, ma soeur Anne
J'arrive pas à y croire, c'est comme un cauchemar
Sale cafard